Tout nus, tout bronzés
Alors que l'air ambiant fleure bon les cahiers neufs, je pense à tous ces gens vus quasiment nus, dans l'insouciance des vacances, pendant mes vacances à la mer - deux semaines seulement, cela suffit au vu du cratère laissé dans mes finances. Sur la plage, dans les allées du campings,les messieurs bedonnants se bidonnaient sans retenue, le ventre à l'air, au bras de leur épouse en mini short,l'un indifférent à ses poignées d'amour, l'autre à sa culotte de cheval, tous deux également lunettés de noir il est vrai.
Ce modèle existait en plusieurs exemplaires, de quoi nourir les fantasmes sur leur autre vie, durant un an moins deux semaines chères payées. Je les imaginais en costume cravate, courant l'air assuré dans les couloirs de leur immeuble de bureaux, intervenant le coeur secrètement battant à une réunion importante, diaporama à l'appui, ou faisant le dos rond devant un chefaillon - lui, peut-être, ce grand sec en caleçon jaune à fleurs ! Elle,à la photocopieuse, ou à la caisse du supermarché, ou en mère au foyer faisant le taxi pour ses trois enfants, ou peut-être la chef de ce petit gros occupé à rougir sur le sable.
De retour dans mon bureau à moi,j'observe les revenants des plages, je guette le hâle ou la trace du coup de soleil sur le nez. J'imagine les mini-shorts et les caleçons fleuris, les cris après les gosses et les joues mal rasées, j'entends encore le clac clac des claquettes avachies ou des tongs à paillettes.
Euh... de quoi j'avais l'air, moi,en mini-short ?